Programme de la 9e édition du Festival Raccord(s)

 

Pour sa neuvième édition, le FESTIVAL RACCORD(S) prend une nouvelle dimension en s’installant à la Maison de l'architecture en Île-de-France (dans l'ancien couvent des Récollets), un lieu unique et vivant au cœur de Paris qui permettra d’accueillir sur trois jours : expositions, spectacles, lectures, concerts, projections, conférences et ateliers, mais aussi un salon pour découvrir les éditeurs invités et leurs catalogues. Une partie de la programmation aura trait à la vie en ville et à l’urbanité (en lien avec la Maison de l'architecture d'Ile-de-France qui accueille la manifestation) et à l'écriture épistolaire (avec le soutien de la Fondation La Poste).
RACCORD(S) est organisé par les Éditeurs associés, pour cette édition sont invités les éditeurs suivants : Asphalte, du Chemin de fer, Cheyne, la Contre allée, Esperluète, Jasmin, Nada, l’Œil d’or, Papier machine, solo ma non troppo, les Venterniers, Ypsilon, Zinc.
RACCORD(S) met à l’honneur l’édition indépendante en tissant des liens entre la littérature et d’autres formes artistiques ou de savoirs. Et vous invite à découvrir le livre sous un angle singulier.

Maison de l’architecture d'Ile-de-France (ancien couvent des Récollets)
148 rue du Faubourg Saint-Martin, Paris 10e / M° Gare de l’est
Réservation conseillée à contact[@]festival-raccords.com
Entrée libre et gratuite

 

 En amont du temps fort :

Jeudi 23 juin, à 10h
LA VIE EN VILLE DANS LES LIVRES
Médiathèque Françoise Sagan

Conférence avec les interventions des éditions Asphalte, Rue de l'échiquier, Créaphis et de la Maison de l’architecture d'Ile-de-France.

Chaque année, le Festival Raccord(s) propose une rencontre thématique autour d'un pan ou d'un champ éditorial : la philosophie dans les livres jeunesse, la traduction de langues rares, le rapport texte-images…

A l'occasion de la 9e édition du festival  – dont un des fils rouges est la vie en ville et l'urbanisme , quatre éditeurs.trices viendront présenter leurs catalogues et leurs différentes manières d'aborder l'urbanisme : photographique, fictionnel, scientifique… Comment rendre compte de la vie en ville, de ses différents quartiers, des problématiques liées au déplacement, à l'écologie, tout en abordant la ville dans toutes ses différentes formes : grandes villes, villes de banlieue, villes pavillonnaires, petites villes de province… ?

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 Vendredi 1er juillet : fête de lancement

Pour célébrer le début de l'été, et le début du Festival Raccord(s), les Éditeurs associés vous invitent à une soirée festive au Couvent des Récollets !
Pour inaugurer les festivités, l'artiste Nelly Maurel, qui met son talent au service de nombreux éditeurs indépendants, nous invite à décortiquer les mots, à partir d'un de son livre Fatiguer la réponse, reposer la question. Non sans résonance avec le Tribunal des mots proposé par le collectif Papier machine, qui permettra à tous de se défouler sur la langue, et de l'accuser de tous les mots.
La soirée se clôturera autour d'une fanfare animée par la Panamérica Transatlântica, « bloco » de carnaval carioca lié à la Centrale 22, collectif de création et de production artistique, installé dans le passage des Récollets

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Samedi 2 juillet


Samedi 2 juillet, à 11h

Couture de contes
Atelier textile animé par Lola Verdier

L'artiste Lola Verdier invite des couturiers en herbe à compléter avec elle le décor et les personnages qu'elle a imaginés pour le conte Bossue (Zinc éditions), écrit par Sylvie Ladouce : des cahutes au milieu d'une forêt mystérieuse où vivent des esprits follets et bienveillants, deux sœurs que tout oppose...

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Bossue
de Sylvie Ladouce et Lola Verdier
Éditions Zinc, 2021


Dans un village à l’orée des bois, vivent deux sœurs, Ada la bossue et Cha la cruelle. Un soir, désespérée par la perfidie de son aînée, Ada s’enfuit. Dans la forêt profonde, elle y fera une rencontre inattendue et mystérieuse, qui bouleversera l’ordre des choses...

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Samedi 2 juillet, à 12h30
Rakugo et tonkatsu
Lecture franco-japonaise et raguko par Véronique Brindeau et Stéphane Ferrandez, suivi d'une dégustation préparée par Anna Dubosc

À l'occasion de l'édition française de Ton-chan le glouton, chef d’œuvre de la littérature jeunesse japonaise de Shigeru Hatsuyama (collection Ymagier des éditions Ypsilon), la traductrice Véronique Brindeau et le maître du « rakugo » en France – forme de spectacle humoristique né il y a 400 ans – Stéphane Ferrandez, vous invitent à un voyage à travers les frasques du cochon Ton-chan, qui n'est heureux que lorsqu'il mange. Et pour ajouter encore de la saveur à ce voyage dans le pays du soleil levant, l'autrice franco-japonaise Anna Dubosc (Koumiko, éd. Rue des promenades), propose une dégustation de porc pané frit, le tonkatsu.

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Ton-chan le glouton
de Shigeru Hatsuyama
traduit du japonais par Véronique Brindeau
Éditions Ypsilon, 2021


Voici une pépite de la littérature japonaise pour enfants publiée au début de l’ère Showa, période très particulière de l’histoire du Japon à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Un livre déroutant, pour petits et grands, au ton surréaliste, que certains qualifieraient d’absurde, mais ne nous y trompons pas. Des courtes scènes racontent l’histoire de Ton-chan, un petit cochon. Un jour il mange des détritus, un autre il engloutit du charbon, avale de l’eau savonneuse, dévore une balle… Ton-chan mange tout ce qu’il voit, c’est sa raison d’être. D’ailleurs, l’histoire commence lorsque son amie la petite fille lui demande ce qu’il aime le plus au monde, à quoi il répond : c’est quand je peux manger que je suis le plus heureux.

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Samedi 2 juillet, à 14h
La leçon de sourire
Lecture musicale

L'écrivain Loïc Demey et le musicien Philippe Kel Joncquel ont l'habitude de mettre en résonance poésie des mots et des sons, mettre le ton aux récits, aux sensations. C'est l'odyssée d'un jeune migrant, relatée dans La Leçon de sourire (Cheyne éditeur), ses pensées, ce qu'il craint, ce qu'il ne veut pas oublier, qui sera mis en notes et en vibrations.

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La Leçon de sourire
de Loïc Demey
Éditions du Cheyne, 2020


La Leçon de sourire est une odyssée – ûdissa. Le personnage principal, Ziad Ferzat, jeune garçon entre l'enfance et l'adolescence, s'accroche à son passé, à ses racines, seuls repères dans la traversée qu'il s'apprête à accomplir. Avec une écriture énergique, Loïc Demey fait ressentir les dangers, le monde devenu incertain, le courage fou de ceux qui doivent partir.

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Samedi 2 juillet, à 15h
Correspondance avec l'arbre
Lecture, balade et atelier animé par Albane Gellé et Anne Leloup

Dans son dernier recueil de poèmes épistolaires, Cher arbre (éditions Esperluète), Albane Gellé écrit aux arbres chacun dans son espèce (pin, hêtre, bouleau…)  des odes à leur beauté silencieuse, rappelant au passage leur histoire, leur transhumance à travers le monde, ce qu'ils symbolisent, leur importance pour l'humain. Dans le jardin Villemin (entre le couvent des Récollets et le canal Saint-Martin), nous irons avec elle à leur rencontre et les lectures des lettres de Cher arbre se feront dans leur ombre. En parallèle et en résonance, les participants seront invités par Anne Leloup (éditrice et plasticienne) à une prise de notes, écrites ou dessinées. Une manière d’écouter, voir et sentir ce que les arbres ont à nous dire.

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Cher arbre
d'Albane Gellé
Éditions esperluète, 2022


Albane Gellé nous propose trente-six portraits d’arbres de nos régions. Avec rigueur et sensibilité, elle s’adresse à chacun de ces arbres choisis avec soin et s’attelle à les décrire, à dresser un bref portrait de leur histoire, leur provenance, leurs vertus, les mythes associés… Les textes d’Albane Gellé sont accompagnés de dessins en noir et blanc de Séverine Bérard. Avec délicatesse, elle s’attarde sur le détail d’un arbre, un bourgeon qui éclot, une feuille qui se déploie, une racine qui cherche son chemin sous la terre, une cime qui se dresse vers la lumière du ciel, une branche en hiver prête à reprendre vie à l’arrivée du printemps.

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Samedi 2 juillet, à 16h
Portraits Détaillés, ça fait pédé
Performance de Lucien Fradin

Dans sa lecture-performance, Lucien Fradin partage avec le public des extraits des différentes matières qui composent Portraits Détaillés (éditions les venterniers). Ce livre est construit comme un récit kaléidoscopique dans lequel les voix gaies se mêlent et se juxtaposent. On pourra entendre des lettres des années 80 répondant à une petite annonce parue dans une revue gay, des récits personnels qui font écho à ces lettres, des considérations autour du mot « pédé » et des chansons.

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Portraits Détaillés
de Lucien Fradin
Éditions Les venterniers, 2021


Un jour, en terrasse d’un bar queer, Lucien Fradin découvre l’existence d’un carton au contenu insolite : des dizaines de réponses à une petite annonce passée dans Gai Internationnal en 1984. Autant de façons de se présenter et de séduire, de dire sa réalité, son intimité, ses désirs. Le metteur en scène et interprète lillois a alors l’idée d’une galerie de portraits. Des gays qui parlent des gays. Il y mêlera sa propre histoire, des témoignages, des romans, des chansons, des films. « Ce qui m’intéresse, c’est de multiplier les sources, de convoquer suffisamment de paroles et points de vue, pour se dire : peut-être que là, ça commence à ressembler à quelque chose qui pourrait définir la communauté gay. »

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Samedi 2 juillet, à 17h
Le journal d'Elsa
Lecture performance

Elsa Daynac travaille l’écriture. Elle joue avec les graphies, les collages, les points de suspension, les rimes riches, et tout ce qui constitue notre langue française. Ses « textes-images » sont réunis dans ses carnets, et des bouts de ces carnets viennent d'être édités aux éditions solo ma non troppo : Les yeux Le journal d’Elsa. Habituellement, Elsa travaille à la table de son café. En silence. Pour la performance, elle met en scène la création de ses pages en direct live… Au moyen d’un spectacle son et lumière, vous entendrez et verrez des pages prendre corps !

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Les yeux Le journal d'Elsa
d'Elsa Daynac
Éditions solo ma non troppo, 2022


Le rituel de l'artiste consiste chaque matin à s'installer au bistrot et entamer une double page vierge de son journal intime : tirant un fil narratif qui fait se télescoper rêves de la nuit, humour et humeurs, interpellant et questionnant à l'aide de gros titres, en-têtes et autres chapeaux, puis de colonnes serrées pour tout faire tenir sur la page. Elsa Daynac coupe, colle, rêve, scalpelle, pense, oublie, tamponne, écrit, rature ou griffonne. Elle aurait voulu être miss météo, alors elle retranscrit l’humeur du monde dans ses carnets. Elle aurait voulu être bouchère, alors elle coupe des tranches de mots et d’images. Elle aurait voulu être écrivaine, alors elle collectionne les premières phrases des romans qu’elle n’écrira jamais.

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Samedi 2 juillet, à 20h
Gloomy Machine
Lecture concert dessiné.e.s

Gloomy Machine est une tentative joyeuse de fusion entre plusieurs univers : les mots indisciplinés de la revue Papier Machine et la pop-rock bricolée et colorée des Gloomy Baboons. C'est une lecture à cloche-pied, dessinée en live par Thomas Mathieu, des textes de la revue hybridés avec le répertoire du groupe et portés par les voix de la comédienne Stéphanie Goemaere, et des éditrices Lucie Combes et Valentine Bonomo. Bref, une formation belge qui ne mâche pas ses mots et ne se refuse rien.

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La revue Papier machine
du collectif du même nom
Dernier titre : Grue, 2022


Papier Machine est une revue de création, une revue hybride qui adore s'en laisser conter mais refuse de se taire. Pour chaque numéro, elle élit un mot sans foi, ni loi, ni prestige et le soumet à une trentaine de personnes aux horizons variés, aux esprits (mal/bien/dé) placés, aux stylets affirmés, pour peupler un espace où règne sans se fâcher le Beau, le Bizarre, le Coq et l'âne. 
Les Gloomy Baboons, rendez-vous hebdomadaire sonore et dessiné, réunit un petit noyau d'adulescents fonctionnels cherchant à s'évader dans une safe place comico-créative. Se retrouvant pour créer des spectacles intimes, pop et hors des sentiers battus, leur amitié n'a d'égal que leurs compositions et leurs prestations, tantôt chaotiques et puissantes, souvent tendres et touchantes, mais toujours chaleureuses et sincères.

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Dimanche 3 juillet

Dimanche 3 juillet, à 11h
Le vent m'a dit
Spectacle jeunesse

À partir de son recueil de poèmes Le vent m’a dit bonjour (éditions du Jasmin), Sylvaine Hinglais et sa Compagnie cosmopolite du Pierrot lunaire imaginent un spectacle où un personnage Ouf trouve un livre par terre, et se demande ce qu’est cette drôle de chose. Sa rencontre avec un autre Ouf lui révèle qu’il a découvert un trésor. Mais oui ! Si on colle ce drôle de livre à son oreille, le vent se met à parler…
Avec la danseuse Pelin Ozge et la comédienne Laura Rocherieux (musique : Jeff Luna, Agens, Silicate)

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Le vent m'a dit bonjour
de Sylvaine Hinglais et Barbara Martinez
Éditions du Jasmin, 2021


Dans Le vent m’a dit bonjour, des murmures poétiques portés par le vent nous content des histoires de pépins et d’orchestre, parlent des petites bêtes mais aussi des grosses… Des mots dansants à l’intérieur de la maison et s’échappant dans le jardin, pour nous faire sourire jusqu’au soleil. Des illustrations souvent facétieuses de Barbara Martinez accompagnent joliment les poèmes.

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Dimanche 3 juillet, à 11h
Marche en ville
Lecture randonnée guidée

La marche en ville est un phénomène polymorphe, fluide et flou, imbriqué dans de multiples dimensions de nos existences. Un groupe de chercheurs a tenté d’encapsuler cette complexité dans 140 notices d’un Dictionnaire pluriel de la marche en ville (éditions l’œil d’or), sans prétendre définir une vérité scientifique mais pour donner accès à une pluralité de points de vue.
Les comédiens Anna Jacob et Jean Joudé proposent une lecture randonnée immersive dans le quartier du couvent des Récollets, entre la gare de l’Est, le canal Saint-Martin et le passage du Désir, invitant les participants à des expériences sensorielles autour de la marche, expérimentations piétonnes, détours et autres pas de côté.

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Dictionnaire pluriel de la marche en ville
Ouvrage collectif
Éditions L'œil d'or, 2021


Faut-il vraiment faire 10 000 pas par jour ? Pourquoi dire aux enfants de regarder avant de traverser ? Comment gérer la foule lors des grands événements ? La trottinette va-t-elle supplanter les sprints pour attraper le dernier bus ? Les piéton·ne·s sont-ils des automobilistes comme les autres ? La « rando » en ville a-t-elle de beaux jours devant elle ? La marche est-elle l’avenir de la mobilité urbaine ? Les 160 mots-clés qui composent le dictionnaire abordent ces enjeux en proposant une exploration, tantôt conceptuelle, tantôt opérationnelle, parfois humoristique, de divers domaines de connaissance sur la marche en ville : aménagement et urbanisme, transports et technologies, comportements et ambiances, tourisme, littérature, santé, accessibilité...

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Dimanche 3 juillet, à 14h
Lettres à île
Lecture performance

En réponse à un poème que l’oulipien Jacques Jouet a écrit pour elle et lui a envoyé par la poste dans le cadre de son Projet poétique planétaire, Irma Pelatan a, 134 jours durant, écrit et posté une lettre vers Clipperton, île déserte et néanmoins pourvue d’un code postal. Cinq ans après l’envoi de la première lettre, et la publication de Lettres à Clipperton (éditions La Contre allée), Irma Pelatan propose une lecture-performance qui vous embarquera dans un étonnant voyage vers l’atoll le plus inaccessible au monde : vous palpiterez à l’écoute d’étranges aventures clippertoniennes et à la vue de non moins étranges objets, qui ont accompagné l’écriture de ce récit. Et qui sait, peut-être finirez-vous à votre tour par toucher l’île ?

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Lettres à Clipperton
d'Irma Pelatan
Éditions La contre allée, 2022


Du 16 mai au 26 septembre 2017, Irma Pelatan écrit et poste quotidiennement une lettre à destination de « Tout résident, 98799 La Passion-Clipperton », une île aujourd’hui déserte, néanmoins pourvue d’un code postal. 134 jours durant, s’adressant à un Cher ami dont elle ne sait rien, l’autrice livre le feuilleton d’une intrigue romanesque où se mêlent l’histoire saisissante d’une île du Pacifique et l’intime secret d’une mémoire enfouie.

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Dimanche 3 juillet, à 15h
La liberté face à ses limites
Causerie avec l’historienne Emilie Giaime, et lectures

Après la parution, en 1967, de son second roman Renata n’importe quoi (réédité en 2021 par les éditions du Chemin de fer), l’écrivaine Catherine Guérard disparaît de la scène littéraire, comme si elle avait choisi de suivre l’entêtement de son héroïne, qui décide du jour au lendemain de s’abstraire du confort de la société pour devenir “une libre”.
Pour mettre à jour les enjeux spéculatifs qui sous-tendent ce monologue intérieur d’une femme qui refuse de transiger avec les normes, l’historienne Emilie Giaime, spécialiste des années 60 en France et de la représentation des modèles féminins, donnera sa lecture du roman en regard de la situation des femmes dans la société française. La comédienne Elena Canosa lira des extraits du roman et des lettres inédites de Catherine Guérard à l’écrivain Paul Guimard.

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Renata n'importe quoi
de Catherine Guérard
Éditions du Chemin de fer, 2021


Catherine Guérard nous emporte dans le monologue de son héroïne, bonne à tout faire, qui décide un jour de quitter ses patrons pour devenir “une libre”. Ce sont trois jours et deux nuits d’errance, à marcher dans les rues, s’asseoir sur les bancs, regarder les passants et écouter les oiseaux. La narratrice va se confronter à un monde qu’elle semble découvrir au fur et à mesure qu’elle l’arpente, un monde qui la rejette systématiquement, elle dont la liberté ne peut souffrir aucune entrave. Le plus saisissant dans ce roman est la réussite magistrale d’un parti pris formel : une seule longue phrase ponctuée de quelques virgules et majuscules judicieuses. Le flot du texte emporte le lecteur dans les ressassements et les obsessions d’une pensée pleine de candeur mais toujours déterminée et dangereusement radicale.

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Dimanche 3 juillet, à 16h
Lucero ou la vie fulgurante
Concert et lectures

Federico García Lorca était poète et musicien, son œuvre et sa fin tragique en ont fait une icône. Aussi, dans la tradition des troubadours, c’est en conjuguant petite et grande histoire, musique et poésie, qu’Anibal Malvar, l’auteur de Lucero (éditions Asphalte) et sa traductrice Hélène Serrano ont choisi d’évoquer sa « vie fulgurante » jusqu’au seuil de la guerre d’Espagne. Ils nous livrent une chanson de geste en cinq actes où alternent éclairages et anecdotes, lectures d’extraits et chansons composées et interprétées par Anibal Malvar sur des poèmes de Lorca.

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Lucero ou la vie fulgurante
d'Anibal Malvar
Traduit de l'espagnol par Hélène Serrano
Éditions Asphalte, 2021


Andalousie, 1916. Les tensions se multiplient dans la Vega de Grenade : les journaliers manquent de travail et de pain, tandis que les caciques s’enrichissent en profitant de la guerre pour spéculer sur leur production. C’est dans ce contexte tendu que Lucero, alias Federico García Lorca, va forger sa veine poétique avant de rejoindre Madrid et l’avant-gardisme irrévérencieux de Dalí et Buñuel. Il vivra des échecs retentissants au théâtre, subira la censure et la persécution homophobe de l’époque, mais connaîtra le succès et deviendra pour le peuple espagnol une icône de la liberté.
Aníbal Malvar revisite ici une des pages les plus noires de l’Espagne et s’affranchit du devoir du biographe pour réécrire la tragédie d’un des rares auteurs qui fut de son temps un « classique vivant ».

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Dimanche 3 juillet, à 17h
L'algorythme dans la peau
Concert multimédia de David Snug et Aude Lamy de Trostskinautique

Dans ses deux bandes dessinées publiées aux éditions nada (Dépôt de bilan de compétences et Ni web ni master), David Snug utilise un procédé ingénieux, en mettant en scène sa rencontre avec l’adolescent qu’il était dans les années 80, l’occasion de critiquer - non sans autocritique - le monde du travail, et dernièrement l’invasion des technologies numériques dans notre quotidien, avec tous les ravages qu’il comporte. Et comme “critique” rime avec “nautique”, le groupe Trotskinautique - dont fait justement partie un certain David Snug, propose un concert multimédia autour de ces thématiques. Et pour être tout à fait raccord avec le sujet, la batterie sera remplacée par une boîte à rythme, lancée à l’aide d’un ordinateur.

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Ni web ni master
de David Snug
Éditions nada, 2021


Fraîchement débarqué des années 1980, un gamin découvre comment internet et les nouvelles technologies ont envahi nos vies et modifié notre rapport au monde. Avec candeur, et un bon sens implacable, il pointe les dysfonctionnements de nos sociétés hyperconnectées incarnées par son alter ego adulte, David Snug lui-même. De la dépendance aux smartphones à l’emprise des réseaux sociaux, de Google à Amazon, de l’ubérisation de l’économie de service aux sites de rencontre, rien n’échappe à son regard impertinent et décalé.

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