Avec presque 200 millions d’habitants et une économie qui oscille autour du 10e rang mondial, le Brésil appartient aux grandes puissances d’aujourd’hui et représente à lui seul plus de la moitié de l’Amérique du Sud par sa superficie, sa population, son PIB. Le Brésil est toutefois moins connu pour sa puissance, somme toute récente, que pour sa réputation de «pays métis», de mélange réussi et harmonieux de populations aux origines variées. Faire l’histoire du Brésil ne consiste pas à tracer une évolution rectiligne et déterministe de ce qui serait un «destin national», la construction implacable du «Géant lusophone», depuis l’arrivée des Portugais en 1500 jusqu’à la présidence de Lula, mais de suggérer que bien d’autres destins étaient possibles. Le livre, qui prend en compte la préhistoire du pays, insiste sur la diversité et les contradictions de la société brésilienne, tant à la période dite coloniale que depuis l’Indépendance de 1822. Il montre le rôle central qu’exercèrent Portugais et Brésiliens pendant toute la durée de la traite négrière, le fonctionnement du système esclavagiste, ainsi que les séquelles de longue durée que fait peser celui-ci sur les rapports sociaux et la citoyenneté au Brésil. Il s’efforce, enfin, de faire l’archéologie du «Brésil métis», en plaçant dans son contexte le métissage, ses formes, ses significations et ses enjeux.